jeudi 7 janvier 2010

Le grand stade au point mort


3 commentaires:

  1. La rencontre au sommet sur le projet de grand stade a eu lieu entre Jean-Louis Triaud, président des Girondin, et le président du Conseil Général de la Gironde : Philippe Madrelle.

    Comme prévu, Jean-Louis Triaud a tenté de convaincre Philippe Madrelle de participer au financement du stade, et ce dernier a réitéré son opposition formelle.

    Interrogé juste après, le président du Conseil général a manié l'ironie : « Nous avons profité du rendez-vous pour évoquer la situation de la viticulture, qu'il connaît bien et qui est préoccupante. On a beaucoup parlé de ça, et un peu du stade aussi bien sûr ! Mais la viticulture, ça, c'est un vrai souci dans le département. Le Conseil général est dans l'impossibilité de participer au financement du projet de grand stade, sauf à augmenter massivement les impôts. »

    Comme il l'avait déjà exprimé, Philippe Madrelle conseille à Alain Juppé de détruire l'actuel stade Chaban-Delmas et de vendre les terrains pour boucler le budget du futur stade. D'autant que, selon lui, il manque 45 millions d'euros et non 15 pour boucler le budget du stade (évalué à 200 millions d'euros)...


    Habitué aux négociations ardues avec les joueurs, Jean-Louis Triaud essayait de relativiser le veto madrellien : « J'ai essayé de le convaincre que le Département ne peut pas être absent d'un projet comme celui-là. On est conscient des difficultés financières du Conseil général, mais ce projet porte sur les 30 ou 40ans à venir. Il ne tombe peut-être pas au bon moment, mais il y a maintenant une opportunité à saisir : le club s'engage à la limite du raisonnable et l'État aide au financement. Ce nouveau stade nous coûtera 30 fois plus que l'actuel, soit 7 à 8 millions d'euros par an, et au bout de trente ans, on ne sera propriétaires de rien. Donc, c'est un gros sacrifice pour les Girondins. Maintenant, si cela ne se fait pas, on s'adaptera. Je rappelle que nous ne sommes ni à l'initiative, ni demandeurs de ce projet. Philippe Madrelle n'a pas fermé la porte, il m'a dit qu'il réfléchissait. Il faut laisser mûrir. »



    Pendant que la Communauté urbaine de Lille confie à l'architecte Bordelais Pierre Ferret la construction d'un stade de 50 000 places pouvant se transformer en salle de spectacle de 7 000 à 60 000 places, celle de Bordeaux vote la construction par un groupe privé d'une salle de spectacle à Floirac (l'Arena, 15 000 places) et se prépare à injecter en même temps 15 millions d'euros dans le futur grand stade de Bordeaux-Lac.

    La CUB n'aurait-elle pas mieux fait de s'inspirer de l'exemple lillois, en misant sur un équipement unique capable d'accueillir à la fois le sport et les grands concerts ?



    Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, propriétaire des Girondins de Bordeaux, s'est dit "inquiet", HIER, sur l'avenir du projet de grand stade à Bordeaux en raison de la position du conseil général
    qui a réitéré devant les dirigeants son refus de financement.

    "Nous ne sentons pas une mobilisation extrêmement forte", a-t-il remarqué
    alors que M. Madrelle a rappelé que le département, auquel il est demandé un financement de 15 millions, comme les autres collectivités locales (ville de Bordeaux, communauté urbaine et Région)
    n'était "pas en capacité de soutenir le projet".

    Selon Nicolas de Tavernost, la situation est "très paradoxale" car "l'Etat et le club font des efforts
    sans aucune commune mesure à ce qui s'est produit dans d'autres collectivités locales".

    Pour lui, "que ce soit dans 2 ou 10 ans il faudra un équipement tôt ou tard à Bordeaux", en remarquant que le stade Chaban-Delmas qui accueille les matches des Girondins,
    n'est pas adapté parce qu'il est obsolète pour des tas de raisons".

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  2. PPP : ce sont les 3 lettres à connaître si l'on s'intéresse au projet de grand stade à Bordeaux.

    PPP, cela veut dire « partenariat public privé ».

    C'est sur cette procédure récente que compte Alain Juppé pour décoincer son projet de grand stade. Le maire de Bordeaux a pris acte du refus du Conseil général d'apporter son concours financier au projet.
    La mairie travaille d'arrache-pied à la mise au point de son PPP, qui doit être voté lors du conseil municipal du 25 janvier.

    Pour résumer, le PPP permet à la mairie de faire construire son stade par un opérateur privé qui l'exploitera pendant 20 ou 30 ans, durée pendant laquelle ce dernier percevra un loyer de la Ville (qui sera en fait partiellement payé par le club des Girondins de Bordeaux).

    Au terme du PPP, l'équipement reviendra à la Ville. Le privé doit assurer la construction et la maintenance.

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  3. Comme prévu, le projet de construction d'un nouveau stade à Bordeaux, dans la perspective de la candidature de la France à l'organisation de l'Euro 2016, franchira, ce Lundi 25 Janvier, une nouvelle étape.

    Le Conseil municipal de Bordeaux devra en effet se prononcer sur le montage financier choisi par la Ville, qui table sur une enveloppe assurée de 165 millions d'euros. Selon ce montage, défini dans le cadre d'une procédure de partenariat public-privé (dite PPP), le club des Girondins de Bordeaux apporterait 100 millions d'euros sous forme de loyer durant trente ans.

    Le reste du financement serait partagé entre l'État (subvention de 20 millions d'euros), la Ville de Bordeaux, la Communauté urbaine et la Région Aquitaine (15 millions d'euros chacune).

    Le vote du PPP en Conseil municipal ne fait aucun doute, en dépit de l'opposition des élus Verts, compte tenu de l'écrasante majorité dont dispose Alain Juppé. Il permettra à ce dernier de lancer un appel à PPP, pour faire émerger des candidats constructeurs, sans doute fin mars. Il permettra aussi à la France, dont la plupart des stades sont à rénover, de présenter à l'UEFA, l'organisateur de l'Euro 2016, le projet de Bordeaux de construire une enceinte neuve et aux normes.


    Le dossier de PPP remis aux élus décrit un nouveau stade conçu pour permettre la tenue d'événements sportifs de premier plan : football bien sûr, mais aussi rugby...ainsi que l'organisation de spectacles.
    Cette nouvelle infrastructure aura une capacité se situant entre 43 000 et 45 000 places, dont 400 places de loges avec leurs différentes gammes de réceptif. La totalité des places seront assises et couvertes, et répondront aux normes de confort des spectateurs fixés par l'UEFA.

    Actuellement, la maintenance du vieux stade Chaban-Delmas coûte 600 000 euros par an à la mairie. Celle du nouveau stade serait comprise entre 1 million et 1,2 million d'euros par an.

    Reste à savoir si la mairie acceptera de partager le risque sportif, comme l'espèrent les Girondins, en cas de mauvais résultats sur le terrain. Si le club ne parvient pas à payer son loyer, la collectivité le fera-t-elle ?

    Au-delà de ce point, selon un membre de l'entourage d'Alain Juppé, compte tenu des éléments fixés dans le dossier de PPP, la probabilité de parvenir à mener ce projet à terme est aujourd'hui considérée comme forte.

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